La réussite de l’implantation des betteraves passe avant tout par la préparation d’un sol propice à l’émergence homogène des graines. C’est un travail méticuleux qui commence très en amont du semis.
La première étape est le labour, ou tout autre travail profond, qui a lieu avant l’hiver. En donnant une structure meuble à la terre et en enfouissant les résidus végétaux des cultures précédentes, il permet d’obtenir un sol favorable au développement des racines de betteraves. Leur partie terminale, appelée pivot, peut ainsi grandir vers l’eau et les éléments minéraux sans rencontrer d’obstacle. Ce qui aurait des conséquences sur sa croissance, sa qualité d’arrachage, et donc sur le rendement.
A l’approche de la période des semis, on travaille l’horizon superficiel. L’objectif est double :
Il est recommandé de travailler ce lit de semence avec une profondeur de 5 à 7 centimètres, à l’aide d’outils combinés. Privilégiez des dents droites à l’avant et des rouleaux ou croskillettes à l’arrière. Ces derniers ont pour rôle de tasser suffisamment la terre pour maintenir un sol ferme et assurer un bon contact avec les graines. On appelle ce processus le rappuyage.
Attention toutefois : plusieurs passages (à profondeur identique) peuvent être nécessaires, mais veillez à ne pas exagérer ! Un sol trop fin ou trop compacté compliquerait le développement des betteraves.
Pour garantir la régularité de la parcelle, il est essentiel de répartir le poids du tracteur sur une large surface. Différentes méthodes peuvent être utilisées, telles que les tasses-avants, les pneus jumelés, ou les pneus larges. Cependant, il est crucial d’ajuster judicieusement la pression et de rouler à allure modérée. Un tassement inégal pourrait entraîner des remontées capillaires disparates et, par conséquent, une levée hétérogène de la culture.
Il est rarement conseillé de semer des betteraves avant le 10 mars. Il convient parfois de faire preuve de patience et d’attendre davantage pour réunir les conditions de ressuyage et de préparation du sol idéales. La meilleure manière de réussir son semis est de connaître le climat local et de garder un œil sur les prévisions météorologiques d’après semis.
Cela permet notamment d’éviter le risque de battance, qui se produit lorsque la pluie désagrège le sol et forme une croûte imperméable à la surface. Ce phénomène peut perturber gravement la levée et la croissance des betteraves.
Le risque de montée à graine peut aussi être prévenu. Elle est déclenchée par une période froide (sous les 5°C) longue d’au moins 17 jours (consécutifs ou non) dans les 90 suivant le semis. C’est la vernalisation. La plante, stressée, se met à fleurir et produire des graines.
Cela entraîne un risque de salissement de la parcelle : les graines dispersées peuvent germer et donner lieu à de nouvelles plantes qui concurrenceront la culture principale.
Si la montée à graines a lieu, il faut procéder à un binage et/ou à une élimination manuelle.
Avant de sortir le semoir, il s’agit de connaître les quantités à semer. Définir la densité de semis est important pour maximiser les rendements :
Pour un rendement optimal, l’objectif est d’atteindre une densité de population finale de 90 000 à 100 000 plantes par hectare. Le chiffre varie en fonction du type de sol.
Gardons cependant à l’esprit que ce chiffre ne tient pas compte des pertes potentielles dues aux nuisibles, aux maladies ou au gel. Il est donc recommandé de semer entre 110 000 et 120 000 graines par hectare (soit entre 1,1 et 1,2 unités par hectare). Pour un écartement entre les rangs de 45 centimètres, cela correspond à un espacement de 19 à 20 centimètres entre les plants. Et entre 17 et 18 centimètres pour un écartement de 50 centimètres.
Après avoir préparé le sol et calculé les densités, il est temps de semer les graines de betteraves !
Le sol doit être suffisamment drainé et réchauffé pour accueillir le semis. De préférence, il faut semer rapidement après avoir travaillé le sol, car il pourrait se dessécher, notamment si les conditions météorologiques sont venteuses.
La graine doit être enfouie entre 2 et 3 centimètres sous la surface. Si elle est trop proche du sol, elle risque de manquer d’humidité et elle attendra la pluie pour se développer. Elle pourrait aussi être sujette aux attaques de mulots. Si elle est trop profonde, le germe pourrait s’épuiser avant d’atteindre la surface.
Le choix des variétés est essentiel pour garantir un rendement optimal, même si l’on travaille son sol avec efficacité, que l’on adopte les bonnes pratiques culturales et que l’on bénéficie d’une météo favorable.
Pour bien choisir, il faut tenir compte de plusieurs facteurs :
Chez Florimond Desprez, notre priorité est de créer des variétés permettant aux agriculteurs d’assurer un rendement optimal dans toutes les situations et dans toutes les régions.
Le niveau de tolérance à la cercosporiose de notre gamme s’améliore continuellement. Notre nouvelle variété FD Equipe en est un exemple, ainsi que FD Médaille, la référence du marché. FD Winning est reconnue pour sa tolérance aux nématodes et son bon niveau de productivité.
Une fertilisation azotée raisonnée est nécessaire à la bonne conduite de la culture. La betterave a, en moyenne, besoin d’un apport maximum de 160 kg/ha. Il est cependant indispensable d’ajuster cet apport en réalisant des reliquats à la sortie de l’hiver, afin d’éviter une sur fertilisation qui encouragerait le développement foliaire en fin de saison, aux dépens de la quantité de sucre.
La culture de la betterave sucrière est très exigeante en phosphore et en potassium. Le phosphore est essentiel au développement des racines, tandis que le potassium permet aux plantes de s’adapter aux stress climatiques et de garantir leur richesse en sucre.
Les doses d’engrais généralement recommandées sont :
Avant d’apporter tout type d’engrais à la culture, il est crucial de réaliser des analyses de sol. Ces analyses, effectuées en sortie d’hiver, permettent d’évaluer précisément la teneur en éléments nutritifs du sol. En fonction des résultats, les doses d’intrants peuvent être adaptées. Cette étape est essentielle pour obtenir des rendements optimaux !
Une fois les apports calculés, ils peuvent être effectués pendant la préparation du sol ou lors du semis